MASSACRES DANS LE SILENCE A L’EST DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

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Lors du conseil municipal du 29 janvier la majorité municipale a dénoncé l’usage disproportionné de la force fait par l’armée israélienne à Gaza. Une intervention injuste car elle ne vise que les civils, mais que les Israéliens justifient en la présentant comme une riposte aux tirs de roquettes des miliciens du Hamas en direction des localités du Sud d’Israël limitrophes de la bande de Gaza.

Cette opération qui s’est déroulée à la porte de l’Europe a fait des dégâts matériels et des pertes humaines sans précédent dans l’histoire du Moyen- Orient. Il est normal que tous les projecteurs du monde soient, aujourd’hui, braqués sur Gaza et nous sommes bien entendu tous concernés par ce qui se passe dans cette région.

Malheureusement, en ce moment, le chaos frappe également d’autres zones du monde.

Ainsi, en République démocratique du Congo, on ne cesse depuis 1994, année du génocide du peuple Tutsis qui a conduit Paul Kagame et son AFPR au pouvoir au Rwanda, de découvrir des fosses communes où s’amoncellent les cadavres de Congolais tués par les militaires rwandais déguisés en rebelles congolais. Cela dans le seul but de brouiller les pistes et de dissimuler l’implication de Kagame dans toutes ces opérations sordides.

Ces massacres dont l’ampleur en fait un « génocide » - rappelons que le nombre des tués est porté à plus de quatre millions- sont commis dans la région du Nord Kivu sous l’œil complaisant de grandes démocraties du monde. Dans ces conditions, il est difficile de ne pas faire le lien avec le silence des pays du Nord, inventeurs du droit d’ingérence humanitaire, et l’intérêt que trouve l’industrie occidentale dans les mines du Kivu pour le développement de nouvelles technologies.

Pour mieux comprendre l’origine de ces massacres perpétrés à l’encontre des Congolais, il faut rappeler le contexte historique. En 1994, à la fin du génocide au Rwanda, l’opération militaire « Turquoise » organisée par la France affichait l’objectif de contribuer de manière impartiale à la sécurité et la protection des personnes déplacées, généralement des réfugiés et des civils en danger au Rwanda. Pour ce faire, une zone tampon a été créée entre le Rwanda et le Congo alors « Zaïre ». Mais contrairement à ce qui a été annoncé par la mission, aucun tri n’a été effectué lors de l’accueil des réfugiés dans les camps, ce qui a laissé place à une confusion totale entre civils et militaires Interhamwe de l’ex Forces Armées Rwandais. Ces derniers, fortement armés, ont alors installé dans le camps régnant un climat d’insécurité faisant craindre à l’AFPR leur éventuel retour au pouvoir. La France ayant échoué à désarmer les Interhamwe, l’AFPR et ses complices occidentaux notamment américains se sont attaqués au camp associant à leur opération une pseudo-rébellion congolaises pour destituer le dictateur Mobutu. Malade et ayant perdu tous ses alliés, ce dernier est tombé lors de cette opération. Pour autant, cette opération n’avait en aucun cas été menée dans le but de libérer le peuple congolais du despotisme, bien au contraire. De fait, en plaçant Kabila Père à la tête du Congo, Kigali s’assurait de la mainmise sur les richesses minières du Congo.

Le refus systématique de Kabila Père d’obéir aveuglément aux directives de Kagame a conduit ce dernier à organiser différentes rébellions de revendication identitaire et ce au plus grand mépris de la cohésion ethnique du Congo. Ces rébellions ont déstabilisé la région des Grands Lacs tuant, violant au passage et pillant les richesses minières du Congo au profit de leurs alliés occidentaux. Ce carnage perdure encore aujourd’hui. Beaucoup de femmes et enfants violés sont malades du sida et personne n’en parle. Alors, nous nous interrogeons encore pourquoi ce silence de la communauté internationale?

Avec l’avènement de Barack Obama aux Etats-Unis, Kagame a compris qu’il n’aurait plus un soutien inconditionnel comme celui de Bush. Il a donc opéré certaines ouvertures en faisant arrêter le leader actuel de la rébellion Laurent Kunda et l’a fait remplacer dans le but de trouver un accord politique pour un cessez-le-feu et l’intégration des miliciens dans le rang de l’armée régulière congolaise. Ils sont, en pourparler, à Addis-Abeba en Ethiopie.

Au regard de ce qui précède, nous pensons que tous les responsables des tueries au Congo doivent être jugés par le Tribunal International. Laurent Kunda, arrêté au Rwanda, doit être extradé et traduit devant le TPI au même titre que Thomas Lubanga pour répondre des accusations et faits qu’il lui sont reprochés. Il sera de même pour le président actuel du Rwanda.

 

En outre, devant l’urgence de la situation et l’ampleur des violences commises à l’encontre des populations civiles, en particulier les habitants du Haut Uélé, nous estimons que l’Union européenne et ses Etats membres doivent tout mettre en œuvre pour que le mandat de la Monuc soit étendu et ses troupes renforcées et ce afin qu’elle puisse assurer convenablement sa mission de protection des civils et garantir sa souveraineté au territoire congolais.

Aujourd’hui, l’insécurité est telle qu’elle rend impuissantes les associations humanitaires et les empêche de prodiguer des soins aux victimes de viols, de tortures et de pillages qui ne cessent de se multiplier chaque jour.

La communauté internationale ne peut plus garder le silence, elle doit prendre ses responsabilités, faire se rencontrer les forces en présence dans ce conflit et déployer les moyens nécessaires à la pacification de cette région.

 

 

                       

 

Publié dans Communiqués de presse

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